Thèse – Physique – expérimentation – 2024/2027 – PS/GC/1

Le présent travail porte sur les ions négatifs pour les applications de fusion dans le contexte du projet international ITER et de son successeur DEMO, qui visent à démontrer la fusion nucléaire contrôlée pour la production d’énergie. Dans les tokamaks (réacteurs de fusion nucléaire), un plasma composé de deutérium et de tritium est confiné magnétiquement et chauffé à des températures très élevées, de l’ordre de 1,5 à 108 K, afin de réaliser la fusion des noyaux. Dans les dispositifs ITER et DEMO, le chauffage du plasma sera principalement produit par des injecteurs de faisceaux neutres (NBI). Les INB d’ITER doivent injecter des faisceaux de 1 MeV d’atomes neutres de deutérium (D) dans le tokamak, afin de chauffer le plasma. La production de ces faisceaux D repose sur la neutralisation de faisceaux D- de haute intensité. Les ions négatifs D sont produits dans une source de plasma à basse pression, puis extraits, accélérés et neutralisés. La seule solution à ce jour pour produire le faisceau de haute intensité (40 A) nécessaire est d’injecter du césium (Cs) dans la source de plasma. Le césium se dépose sur toutes les surfaces et abaisse la fonction de travail du matériau, ce qui favorise la capture des électrons par les ions ou les atomes de deutérium entrants. Bien que cette solution soit efficace, elle présente de nombreux inconvénients qui pourraient compliquer le fonctionnement de l’INB. Plusieurs laboratoires en France sont associés au développement d’un tout nouveau concept d’injecteur de faisceaux neutres.

Au laboratoire PIIM, nous participons à cet effort en nous concentrant sur les solutions alternatives au césium. Les expériences sont menées sur un réacteur à plasma à petite échelle bien équipé avec de nombreux diagnostics permettant une étude approfondie de la production de surface d’ions négatifs dans des plasmas sans césium. L’objectif est de trouver des solutions pour produire des rendements élevés d’ions négatifs sans injecter de césium. Le laboratoire PIIM a développé de nombreux outils, à la fois numériques et expérimentaux, pour étudier la production de surface d’ions négatifs dans les plasmas à basse pression et à basse température. Il est proposé ici d’étudier les paramètres fondamentaux de la production et de l’extraction des ions négatifs dans les plasmas hydrogène/deutérium sans Cs en utilisant ces outils : Sondes de Langmuir, spectrométrie de masse avec analyse de l’énergie, analyse de l’énergie du champ retardateur magnétisé, analyse de surface telle que la spectroscopie Raman, SEM, XPS, UPS et le nouveau diagnostic de spectroscopie de rendement par photoémission (PYS) permettant des mesures in situ de la fonction de travail du matériau, un paramètre clé dans la production de surface d’ions négatifs…. Des matériaux aux propriétés électroniques intéressantes, tels que le diamant, seront étudiés, ainsi que d’autres isolants et des céramiques conductrices à faible fonction de travail récemment mises au point.

Compétences et connaissances : Des connaissances en science des plasmas et/ou en science des surfaces sont requises. L’aspect expérimental de la recherche en physique doit motiver le candidat.

Thèse – Chimie – expérimentation – 2024/2027 – GD

Télécharger l’annonce dans le fichier joint.

L’obtention de ce poste est subordonnée à l’acceptation en doctorat par l’école doctorale “Sciences chimiques” (250).
La présentation à l’école doctorale sera effectuée par le laboratoire.

Date limite de candidature 01/06/2024

Thèse – Physique – Modélisation – TP/YE/2

Le sujet de thèse proposé s’intitule  : mise en forme avancée de l’interaction onde-particule dans les tubes à ondes progressives.

Avant d’aborder le détail de ce sujet un peu plus bas dans le texte, il convient de préciser à l’attention des candidates et des candidats les modalités pratiques de cette thèse et de la préparation du diplôme de doctorat dans lequel elle s’inscrit.

Le démarrage du doctorat, à l’école doctorale “Physique et Sciences de la Matière” (ED252) d’Aix-Marseille Université, est prévu à l’automne 2023. Le financement est apporté pour moitié par le Centre National d’Etudes Spatiales (CNES) et pour une autre moitié par la société Thales. Pour la candidate ou le candidat retenue, il prendra la forme d’un contrat de travail à durée déterminée dénommé “contrat doctoral” d’une durée de 3 ans du 01/10/2023 au 30/09/2026. L’employeur serait cependant le CNES et la thèse se déroulerait au laboratoire PIIM à Marseille avec des déplacements réguliers à prévoir chez Thales à Vélizy (Yvelines). La candidate ou le candidat retenue serait par conséquent salarié du CNES pendant 3 ans, le contrat de travail restant conditionné par la poursuite de la préparation du doctorat.

Ainsi, les candidatures devront-elles être, en temps utile, formalisées auprès du CNES, sur son site de candidatures, c’est à dire entre le 01/02/2023 et 15/03/2023 lorsque le poste sera affiché.

Avant de déposer une candidature, il est fortement recommandé de lire très attentivement le sujet puis de prendre contact dès que possible par mail avec les futurs co-directeurs de thèse, le Professeur Yves Elskens (yves.elskens (at) univ-amu.fr) au laboratoire PIIM, et Frédéric André (frederic.andre (at) thalesgroup.com), ingénieur de recherche chez Thalès AVS Microwave and Imaging Systems.

Ce sujet est par ailleurs en lien étroit avec le stage connexe proposé au laboratoire. du mois de mars à juillet 2023. Il va de soi qu’un stage réussi sur ce sujet trouve sa prolongation naturelle dans la préparation du doctorat.

Sujet de thèse : mise en forme avancée de l’interaction onde-particule dans les tubes à ondes progressives

L’interaction onde-particule est un processus fondamental de la physique des plasmas chauds et naturels, des accélérateurs et des faisceaux. En particulier, elle est à la base des amplificateurs d’ondes tels que les lasers à électrons libres, les gyrotrons, les tubes à ondes progressives… La puissance de certains de ces dispositifs et leur large spectre de fréquences conduisent à des instabilités, aujourd’hui de plus en plus critiques et difficiles à simuler. Une description microscopique permet de mieux comprendre les mécanismes de couplage entre les particules N et les ondes radiofréquences amplifiées en utilisant la dynamique hamiltonienne. Pour N → ∞, la dynamique de ce système converge vers celle décrite par les équations cinétiques vlasoviennes.

La simulation numérique repose actuellement sur deux types de modèles. Les modèles PIC (Particle-in-Cell) reposent sur une simplification minimale des équations de la physique mais conduisent à des temps de calcul énormes, car le nombre de degrés de liberté est très grand. Les modèles spécialisés, en revanche, permettent de simuler uniquement des régimes particuliers, mais avec des temps remarquablement plus courts.

Le modèle d’enveloppe très populaire est un modèle dans le domaine fréquentiel dans lequel l’onde amplifiée est représentée par l’onde froide (l’onde se propageant en l’absence de faisceaux), multipliée par une fonction d’enveloppe variant avec la position le long de la direction de propagation. Cette approche dans le domaine fréquentiel n’est pas adaptée à l’étude des régimes non linéaires, comme les instabilités de saturation et les effets d’intermodulation.

Nous avons développé un nouveau modèle dans le domaine temporel avec peu de degrés de liberté grâce à une représentation efficace des champs, permettant une simulation réaliste de l’amplification dans les tubes à ondes progressives. Nous confronterons ces simulations à l’expérience dans des tubes à ondes progressives spatiaux et dans le dispositif de 4 mètres de long qui a permis au laboratoire PIIM de réaliser la première observation directe de plusieurs processus fondamentaux de cette physique.

Le doctorat se concentrera sur le développement de modèles non linéaires simples et leur utilisation numérique pour des applications en particulier aux tubes à ondes progressives de Thales Avionics (Vélizy) et de notre laboratoire (Marseille). Trois axes de recherche spécifiques sont envisagés :
– adapter le modèle actuel (conçu pour des structures uniformes) à des structures dont les caractéristiques dépendent de l’espace (tapers) ;
– décrire plus précisément les processus de réflexion au niveau des défauts dépendant de l’espace ;
– étudier le fonctionnement du TWT avec une entrée RF pulsée (au lieu d’une entrée harmonique permanente) ; ce régime pulsé peut permettre d’atteindre des efficacités d’interaction beaucoup plus élevées ; cette physique est également pertinente pour d’autres applications, visant à accélérer des particules en utilisant des impulsions courtes.

Bibliographie :
– Y. Elskens & D. Escande, Microscopic dynamics of plasmas and chaos (IoP Publishing, Bristol, 2003).
– F. André, P. Bernardi, N.M. Ryskin, F. Doveil & Y. Elskens, Hamiltonian description of self-consistent wave-particle dynamics in a periodic structure, Europhys. Lett. 103 (2013) 28004.
– D.F.G. Minenna, Y. Elskens, F. André & F. Doveil, Electromagnetic power and momentum in N-body hamiltonian approach to wave-particle dynamics in a periodic structure, Europhys. Lett. 122 (2018) 44002.
– Kh. Aliane, Y. Elskens, F. André & D.F.G. Minenna, Many-particle models and short pulse amplification in traveling wave tubes, IEEE Trans. El. Dev. 68 (2021) 6476-6481
– D.F.G. Minenna, Kh. Aliane, Y. Elskens, A. Poyé, F. André, J. Puech & F. Doveil, Time simulation of the nonlinear wave-particle interaction in meters long traveling-wave tubes, Phys. Plasmas 28 (2021) 092110
– PhDs in Marseilles : A. Macor (2007), A. Aïssi (2008), P. Bernardi (2011), S. Théveny (2016), D. Minenna (2019), Kh. Aliane (in progress).